Climat

Connaître les secrets de mon terrain : Conditions climatiques et Microclimatiques

Comprendre les conditions climatiques d’un lieu avec l’approche de la Permaculture

 

Une bonne checklist pour un bon design

Qu’est-ce qu’un design en Permaculture?  Le design est la conception d’un lieu (jardin, propriété, ferme, etc..). Il se fait avec une méthodologie propre à la Permaculture : le design  est au cœur de la Permaculture.

Un bon design est basé  entre autres sur l’observation et la prise en compte des données climatiques. En permaculture, ces observations ont une valeur inestimable pour la conception.  Par exemple, elles vont  aider à déterminer l’emplacement des plantes et des arbres, l’emplacement des bâtiments et des habitations, à se  préparer aux évènements climatiques extrêmes, à réduire les dépenses d’énergie, etc…

C’est pour cela qu’il est très utile d’avoir une checklistune liste des éléments à vérifier – avant d’entreprendre le design. Avec la liste présentée dans cet article, vous pourrez récolter et organiser facilement les informations. Ainsi, vous serez amené(e) à chercher et à trouver des solutions créatives et intelligentes pour votre lieu.

Cet article est basé sur le sous-chapitre 5.10  (Designer’s CheckList) du grand Designers Manual de Bill Mollison. À sa liste,  j’ai ajouté mes propres remarques.

Une bonne Checklist pour un bon design

 

Le premier pas : Avoir une vue globale du climat du lieu

Dans un premier temps on peut noter les facteurs généraux du climat : Précipitations moyennes, températures moyennes, vitesse du vent, direction du vent. L’accès à l’historique des données climatiques via des sites-web est très facile..

Ensuite, il convient de se  poser un ensemble des questions plus précises.

Facteurs climatiques – faire les bonnes investigations

Voici 9 éléments à vérifier :

1.    Plantes et animaux adaptés au climat :

  • En se basant sur les températures moyennes, on détermine la rusticité générale nécessaire des plantes et des animaux.
  • On note aussi quelles plantes se trouvent déjà sur le terrain et dans la région. On note également s’il y a des  cas particuliers ou atypiques qui seraient dus, par exemple à un microclimat

*Note sur les essences végétales choisies et les changements climatiques :

Comme le propose Martin Crowford dans son livre La forêt-jardin, il serait intéressant dans certains cas d’introduire des espèces ou des variétés d’arbres qui ne sont pas typiques de la  région. Ainsi, après avoir constaté, sur plusieurs années, que les hivers sont plus doux qu’avant, il a commencé à introduire sur son terrain variétés venant de régions plus au sud.

 

2.    Phénomènes extrêmes – il convient de noter :

  • Les zones inondables. Saison et fréquence ;
  • Intensité de précipitations ;
  • Les températures extrêmes. En climat continental, on relève plus de températures extrêmes que dans les régions côtières tempérées par la mer ;
  • Les variations des précipitations au cours d’une saison.

Il conviendrait donc de :

Prendre en considération les événements extrêmes (ex : sécheresse  estivale) lors du design. Se préparer aux changements climatiques et prévoir une fréquence et une intensité plus  élevées des phénomènes extrêmes (épisodes de pluies fortes, sécheresse estivale, voire canicule).

Des précipitations très abondantes sur un laps de temps très court font partie des phénomènes extrêmes à prendre en compte

3.    Précipitations

Tenir compte des précipitations accumulées  (neige, grêle, pluie, brume, condensation,  rosée). Cela permettra d’envisager plus tard, les stratégies pour retenir l’humidité sur le terrain (climats secs ou saisons sèches) ou en évacuer l’excès d’eau (climat pluvieux).

 

4.    Lumière

Examiner la quantité de lumière disponible sur le terrain. Quels éléments limitent ou font varier la luminosité ? (saison, orientations, arbres, plantes, brouillard fréquent)

Examiner la quantité de lumière à chaque endroit

 

5.    Effet de l’altitude

Une augmentation ou une diminution de 100 mètres d’altitude est à peu près équivalente à un changement d’un degré  de latitude. Prenons par exemple une propriété avec des collines et des zones plates. Avec ses différents microclimats, on peut envisager de cultiver une gamme plus large de variétés de plantes. Il est aussi intéressant d’observer les zones plus sensibles au gel (poches de gel, cavités,  zones ouvertes) ou moins sensibles  (au sommet des collines, sous les arbres).

 

6. Vent – mesures simples et précises

L’inclinaison de certains arbres peut être un indice quant à la direction des vents dominants à un endroit donné. Un autre moyen consiste à planter des bâtons à différents endroits et les observer à chaque saison.

Le vent et ses subtilités : Prendre en compte les différents mouvements et directions du vent sur différents endroits du terrain

 

 

7.    Températures plus précises

Déposer plusieurs thermomètres sur un terrain (montrant températures maximales et minimales) permet de repérer les microclimats du lieu (poches de gel, endroits chauds protégés du gel, etc…). Cela va donc  aider à déterminer la localisation des végétaux, l’habitat des animaux! Mollison nous rappelle que la plantation des arbres peut limiter le gel.

 

 

8.    Localisation des habitats en climat tempéré

La maison doit être implantée sur une zone protégée du froid. En effet, l’isolation d’une maison se fait aussi par son environnement (et pas seulement par les matériaux). Lorsque ce n’est pas possible, on peut rajouter des éléments favorisant la protection contre le  froid : pièces tampon, arbres, utilisation des effets de lumière et de radiation (la couleur blanche renvoie la chaleur, le noir l’absorbe). Ainsi, si la maison a un mur blanc tourné vers le sud, et compte tenu des effets de lumière et de radiation, on pourrait planter face à ce mur des végétaux qui nécessitent plus de chaleur.

 

Thermomètre enregistrant les températures minimum et maximum. Photo par Karen Blakema

 

9.    Plantation de haie brise-vent – quelques bonnes astuces

Bill Mollison propose de :

  • Planter des arbres et arbustes ayant une multitude de fonctions (ex : production fruits, production de mulch, arbres mellifères, arbres fournissant du fourrage pour les animaux, feuillage destiné à la consommation humaine, etc…) ;
  • Si les vents sont excessivement forts, observer autour pour repérer quels arbres résistent bien au vent. Dans ce cas, la résistance aux vents prime sur les multifonctions. On peut ensuite, rajouter d’autres plantes utiles du côté abrité.
  • Adapter et concevoir la haie en fonction des besoins. Les régions tropicales ou subtropicales, par exemple, réclament plus d’ombre sur le potager ou sur une production maraîchère.  Dans ces circonstances, une haie qui procure un couvert arboré léger non densifié peut être avantageuse pour la production de légumes.
  • À cela j’ajouterai une quatrième astuce : situer la haie perpendiculaire à la direction du vent et non pas forcément en fonction de la forme du terrain.
  • Dernier conseil : pour une conception optimale d’une haie, lire des ouvrages spécialisés sur le sujet.

 

Vous avez maintenant votre Checklist pour les facteurs climatiques ! Utilisez-là pour la conception ou l’amélioration de votre lieu ! Par ailleurs, plus de précisions à ce sujet apparaissent dans le chapitre 5 en entier (facteurs climatiques).

Sachez également que les facteurs climatiques ne sont pas les seuls à vérifier lors de l’étape d’observation en Permaculture. Vous avez en effet d’autres observations à faire.

Si avez des questions merci de me le signaler dans les commentaires.

 

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