Vers une autonomie en fruits à l’éco-village de Pourgues
Un exemple de la conception d’un verger, haie fruitière et forêt nourricière destinés l’autoconsommation des fruits
L’éco village de Pourgues existe depuis 2017, et sur ce site, d’environ 80 hectares, situé dans le magnifique paysage ariégeois, deux vergers ont assez tôt été conçus et réalisés, surface totale d’environ 2 hectares où sont planté environs 300 arbres fruitiers ainsi que de nombreux plantes, des arbustes, et même des espèces indigènes. Tout cela dans le but l’autoconsommation pour les villageois de Pourgues.
Je profite de cet article remercier encore Benoît qui nous a fait visiter les deux vergers, la haie fruitière ainsi que la grande mare de biodiversité (vidéos ci-dessous). Durant cette visite, avec Benoît nous avons pu aborder des sujets comme le choix des espèces, la conception des vergers et des haies, le positionnement et l’espacement des arbres, l’entretien, les méthodes et stratégies de protection contre les nuisibles.
Une remarque importante, et cela est valable pour tout terrain qu’on pourrait visiter, les choix et les méthodes employées à Pourgues ne vont pas forcément convenir à votre terrain ou à votre situation. Chaque choix et chaque méthode sont faits en prenant en compte différents facteurs comme le climat du site, la terre, les ressources à disposition, les objectifs visés, etc. Toutefois, la présentation de cette expérience offre beaucoup d’informations et peut nous apprendre de nombreuses astuces !
Voici la visite en deux parties :
Les méthodes et les stratégies utilisées pour les vergers
Voici les sujets, méthodes et stratégies dont Benoît nous a parlé durant la visite des vergers :
Positionnement des arbres
Où positionner les vergers / forêts nourricières ?
- Le premier Verger : plantation sur une zone pentue car moins exploitable pour d’autres installations ou cultures.
- Plantation des arbres sur des parcelles un peu plus fraîches car nourris pas l’eau souterraine.
Espacement des arbres
- Plantation espacée en respectant les diamètres de croissance optimale. Quand nous avons visité le deuxième verger, Benoît nous a expliqué que, même lorsque les arbres seront en taille adulte, il restera toujours de l’espace entre les arbres, ce qui permettra d’y planter des arbustes. Benoit explique que la raison principale pour cet espacement large était qu’ils disposaient beaucoup d’espace. En effet, le terrain de Pourgues est très grand.
- Dans la conception du verger le choix a été fait de mélanger tous les arbres, « au feeling » et selon les envies, sans méthodologie particulière. L’inconvénient de ce choix est qu’il rend la récolte plus longue. En effet, cela obliger à travailler avec le plan des arbres pour repérer à chaque saison où aller cueillir les fruits. Un autre choix serait de planter ensemble des groupements d’espèces qui fructifient au même moment.
- Installation d’une haie coupe-vent. plantée sur la courbe de niveau et avec des espèces indigènes cette fois-ci.
Choix d’espèces
- Par rapport au climat de l’Ariège le choix s’est porté sur des arbres fruitiers comme pommiers, poiriers, cerisiers, kaki, etc. Pour chaque espèce, plusieurs variétés ont été retenues. Il n’y a presque pas de doublons ! 1 arbre par variété.
- Le seul espèce qui n’a pas survécu : Le Kiwi. Benoît explique qu’il n’était pas adapté au sol argileux du site.
- Les arbres sont greffés sur porte greffe franc, ce qui donne des arbres plus grands. Aussi, avec ce type de porte greffe les arbres restent en place plus longtemps. En revanche, la première fructification met plus de temps à arriver.
- Plantation de plantes au pied des arbres comme du romarin, de la sauge, des cardes et de la consoude (aident à gérer l’enherbement), du chou perpétuel, des fèves, du raifort, des topinambours, de petits fruits, de la mélisse etc. Ces plantes vont rester sur place les premières années. Benoît explique que l’entretien de ces plantes peut se faire lorsqu’il vient s’occuper des arbres. Mais si les arbres sont très dispersées et éloignées les un des autres ,cela l’obligerait de se déplacer très loin sur le terrain à chaque fois, ce qui peut être très énergivore….
- Emploie parfois le semis d’engrais vert comme la féverole
Paillage
- Un paillage important a été opéré à la plantation.
- Les années suivantes, lorsqu’il passe la tondeuse, les résidus de tontes sont déposés au pied des arbres pour limiter les herbes et maintenir l’humidité et apporter des nutriments aux arbres. Benoît explique qu’il y a bémol à cela, car chez eux il y a beaucoup de campagnols, et la fraîcheur créée par ce paillage les attire.
Arrosage
J’ai été étonné d’apprendre qu’il n’y a pas eu d’arrosage depuis la plantation (il y a eu de la pluie en été les 2 premiers étés)
Protection des arbres fruitiers contre les nuisibles
Contre les chevreuils (frottement sur le tronc et consommation des certaines feuilles) :
- Installation d’une mèche entourant le tronc d’arbre
- Ou alors installation d’une clôture autour de l’ensemble de l’arbre.
- Installation d’une clôture autour de l’ensemble du verger.
- Protection naturelle: Sur certains arbres éloignés Benoît laisse les ronces pousser autour pour établir une protection naturelle contre les chevreuils.
Taille des arbres fruitiers
Taille très limitée pour former les arbres en basse tige. Benoît explique que cela n’est pas gênant car pas d’élevage d’animaux dans les vergers et que cela serait favorable pour résister mieux au vents forts.
Et vous ? avez-vous un projet de culture de fruitiers pour votre consommation ? Quelles sont les difficultés ? Comment peut-on les surmonter ?Merci de me le faire savoir dans les commentaires !
A bientôt,
Yair