Comment cultiver des poireaux sans travail ?
Faire appel aux ancêtres du poireaux…
Comment cultiver des poireaux sans travail ? Il convient de faire appel aux ancêtres du poireau et d’introduire au potager des variétés de poireau sauvage, comme le poireau des vignes (Allium polyanthum) ou le poireau perpétuel (Allium ampeloprasum). Les deux se ressemblent bien. Ils sont plus petits que le poireau cultivé, mais certains les préfèrent pour leurs arômes et goût délicieux. Ces variétés-là du poireau sauvage se trouvent notamment dans le sud de l’Europe mais aussi dans d’autres régions du monde (en fonction des variétés et des climats).
Étant sauvages, ils peuvent souvent s’adapter aux conditions très rudes, sans arrosage avec une terre pas forcément riche (cela en fonction de la pluviométrie). Contrairement aux poireaux cultivés, ils possèdent des bulbes/bulbilles auprès de leurs racines. Par ailleurs, vous devriez en laisser au moins une partie des bulbes/bulbilles en terre lors de la récolte. L’année suivante des nouveaux poireaux pousseront à partir de ces bulbes.
Principes-0:00- ; Moment de récolte-02:16- ; Trouver et implanter le poireau au jardin-02:16- ; Désherbage au potager et identification du poireau sauvage-05:42- ; bémols et remarques-09:06-.
Moment de Récolte
Ces poireaux sauvages se récoltent à partir du moment où les pousses réapparaissent: en automne ou en hiver et jusqu’à la fin du printemps (en fonction des régions et des climats). Dans le sud de la France, par exemple c’est au printemps que je les récolte. Les poireaux sauvages ont de très nombreuses utilisations en cuisine (à la vapeur, avec de la vinaigrette, tartes, soupes, omelettes, etc ).
Où trouver le poireau sauvage ?
Vous pouvez le trouver au bord des routes, dans des espaces peu entretenus et dans la nature. J’en ai même trouvés dans les parcs en ville (sud de la France).
De loin, il peut se ressembler à d’autres herbes sauvages . Mais en le comparant avec les herbes qui l’entourent, telles que la folle avoine et le chiendent, on remarque par exemple que ses feuilles ont plus de chair et lorsqu’on les frotte dans les mains, ça donne une belle arôme d’ail. Les feuilles ont une forme longue avec un pli (donnant une forme de V) et ont une couleur plutôt verte argentée. Le poireau sauvage a des ressemblances avec l’ail cultivé.
Il est peut-être encore plus facile à le repérer à partir du début de l’été lors de sa floraison. Il est en effet plus visible à ce moment-là car il porte au sommet d’une longue tige une belle fleur violette qui ressemble aux fleurs de ses cousins l’ail et l’oignon. La tige et les feuilles ne sont plus comestibles à ce moment-là mais il a toujours des bulbes ou bulbilles que vous pourrez prélever pour votre jardin.
Implanter le poireau sauvage au jardin
Il peut y arriver que les poireaux s’implantent seuls dans votre jardin. Sinon, vous aurez à le faire vous-même en prélevant des bulbilles.
C’est au printemps et à l’été que les bulbes et bulbilles se forment. Avec une truelle ou un autre outil ils seront plus faciles à déterrer. Ne prenez pas tous les bulbes/bulbilles. Laissez-en en place pour que de nouveaux poireaux repoussent l’année prochaine.
Ensuite, je vous conseille de les planter plutôt à un endroit où ne s’opèrent pas beaucoup de changements d’une année à l’autre, une zone de plantes vivaces: Entre les fraisiers par exemple. Après la plantation des premières bulbilles vous n’aurez normalement plus de travail ni de plantation à faire. Le poireau va réapparaître chaque année si vous laissez une partie des bulbes/bulbilles en terre après chaque récolte.
Je conseille de pailler la zone de plantation (paille, broyat, feuilles, etc) avec une épaisseur de 2-5 cm, en fonction de la facilité du poireau à traverser cette couche. Le paillage va améliorer la santé et la fertilité de votre et sol et réduire l’évaporation de l’eau.
Ensuite, comment éviter d’arracher le poireau lors du désherbage ?
Au printemps, lors du désherbage (comme lors d’une récolte en milieu sauvage) il est facile de ne pas distinguer les pousses du poireau d’autres herbes. Le risque est donc de les désherber sans le vouloir. Avec les conseils que j’ai donnés plus haut (au paragraphe : Où trouver le poireau sauvage) et dans la vidéo (05:42), vous pourrez commencer à apprendre à l’identifier et ainsi le préserver dans votre jardin.
Quelles sont les inconvénients de cette méthode ?
On pourrait noter deux remarques ou bémols pour cette méthode :
-. Productivité : Les poireaux sauvages ne sont pas aussi gros et productifs que les poireaux cultivés. Par contre, leur goût est unique et excellent !
-. Conservation : Deuxièmement, je ne suis pas sûr qu’ils se conservent aussi bien que les poireaux cultivés. Cela est à vérifier !
Poireau sauvage ou poireau cultivé – lequel choisir ?
Cela dépend de vos préférences. Personnellement je cultive les deux types de poireau : sauvage et cultivé. Dans ma région, et en fonction du moment de la plantation du poireau cultivé, ils peuvent être récoltés à des moments différents de l’année. Ainsi je bénéficie d’une récolte étalée et aussi plus de résilience. De plus, rajouter le poireau sauvage permet de varier les goûts, de bénéficier des avantages de chacun et de varier les expériences !
Et vous ? Qu’en pensez-vous ? Avez-vous une préférence personnelle ? Notez-les dans les commentaires.
Un autre mode d’être au potager – le lâcher prise
De mon point de vue, la “culture” du poireau sauvage est intéressante car elle se fait avec un autre mode d’être. En effet, il ne nécessite pas de veiller aux conditions optimales (comme cela est fait pour les plantes potagères cultivées) et peu de travail. Avec moins de contrôle et moins de travail, le jardinier tend vers le lâcher-prise. La nature donne ce qu’elle donne mais sans son intervention. Il n’a qu’à profiter de ce que lui offre la nature.
Et vous? Est-ce que le poireau sauvage se trouve dans votre région? Si l’idée d’inviter les plantes sauvages comestibles dans votre jardin vous plaît, alors allez-y, essayez-le !
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A bientôt,
Yair
Bonjour,
je “cultive” le poireau perpétuel depuis de nombreuses années, sans autre travail que de le multiplier en fin de saison en récupérant une partie des bulbilles. J’en distribue dans les trocs autour de chez moi régulièrement.
Je voulais ajouter qu’on peut le récolter plusieurs fois de fin septembre à début juin ( jusqu’à 6 fois chaque pieds pour ma part) en fonction des besoins ou envies. Il a la particularité de repousser très vite.
Certes il en faut beaucoup pour des poireaux vinaigrette, mais il est tellement généreux que cela devient assez vite possible en récupérant les bulbilles pour les planter plus loin (en bordure de haie fruitière par exemple, au pied des framboisiers, cassis, poiriers, pruniers ….mais aussi des rosiers)
Au potager, Je l’associe à des fraisiers aussi, mais j’y ajoute une 3ème culture avec des pieds de tomates cerises que j’installe une fois terminé la récolte de fraises. les poireaux ont alors disparu et sont à l’abri des tomates jusqu’à leur retour en septembre/octobre selon les années.
Je n’arrose qu’à la plantation, 2/3 fois, puis je laisse faire la nature.
J’y ai même ajouté quelques salades cette année et ça a marché aussi (enfin, jusqu’à ce qu’elles montent à cause de la chaleur).
De cette façon, la planche n’est jamais vide et les cultures se succèdent au fil des saisons.
Merci pour votre article.
Nat
Merci pour ce commentaire riche en informations ! Les associations de plantes que vous faites sont intéressants.
Vous dite que vous récoltez les poireaux à partir du mois de septembre mais pourriez-vous préciser en quel climat/région êtes-vous ? En effet, cela va jouer pour les moments de récolte.. Et sous les tomates, bénéficient-ils de l’arrosage ?